Qui va là ? [PV Maya Lenaci]

Cela faisait au moins trente bonnes minutes que Gaia regardait l’extérieur par sa fenêtre de chambre. La nuit était tombée depuis plusieurs heures et elle retenait l’attention de la jeune femme. Le ciel étoilé laissait libre cours à son imagination mais aussi à ses pensées les plus obscures. Elle pensait que la vie était comme le ciel qu’elle était en train de regarder : sombre, engloutissant tout espoir mais dans laquelle il y avait quelques moments de lumière. Ces moments, il fallait se battre pour les avoir, elle espérait en avoir d’aussi beau que le scintillement de ses étoiles mais il ne fallait pas trop rêver. L’ombre la poursuivait plus que la lumière et c’est donc là qu’elle devrait trouver son bonheur. M’enfin…

Elle se leva discrètement pour ne pas réveiller sa colocataire, saisit son manuscrit, sa plume et son encre et enfila son long manteau noir avant de sortir de la chambre pour se diriger vers les jardins. Cette nuit elle n’avait pas envie de dormir et préférait donc se poser tranquillement dehors, avec son livre, goutant à la fraicheur nocturne et aux doux sons qu’offrait l’obscurité. Manipulant les ombres, c’était normal qu’elle préférait passer du temps la nuit qu’en plein jour. A vrai dire, elle n’aimait pas vraiment le soleil et s’arrangeait toujours pour éviter ses rayons. La peau blanche qu’elle avait était signe qu’elle y réussissait bien.

Gaia finit par arriver à sa destination et à sa grande satisfaction, ne croisa personne sur son chemin. S’écartant des petits chemins de gravillons, elle se dirigea dans un coin sombre des jardins et s’assit prés d’un arbre avant de poser son manuscrit sur ses genoux. Les deux serpents aux yeux d’émeraude rampèrent permettant l’ouverture de cet ouvrage et elle s’empressa d’aller dans les pages du milieu. L’autre particularité de ses pages était que l’encre qu’on y déposait luisait à la lumière de la lune, suffisamment pour qu’on puisse les lires en tout cas. Elle prit ensuite sa plume et s’apprêta à ouvrir son petit pot d’encre avant qu’elle n’entende un bruit provenant de derrière elle.

- Mmmh, qui ose venir me déranger en une heure si tardive ?

En attendant une réponse, elle referma son manuscrit, ne voulant pas dévoiler ses lignes au trop curieux.

Maya était sortit de sa chambre une nuit de plus. Elle ne supportait pas le silence oppressant qui y régnait, et se sentait enfermée entre ces 4 murs. C'est pour cela que cette nuit encore, elle alla dans les jardins. Il y avait toujours tellement de choses a voir. Le jour, le jardin paraît toujours le même : trop de couleur, trop de son pour remarquer vraiment les détails. Mais la nuit, au final, tout devenait beaucoup plus clair, plus cristallin. Elle aimait sentir le frais de l'air sur sa peau, entendre les quelques sons qui ne l'effrayaient étrangement pas du tout, remarquer les bruissements de l'air. Tout était si joli quand ce n'était pas troublé par la présence inutile d'êtres bruyants. Et puis, il y a quelques jours quelqu'un lui avait attrapé le poignet pendant les cours. Elle ne sait pas qui s'était, elle est partie directement. Bon sang, qu'avaient tous les gens avec le contact ? Plus on vit loin des autres, mieux on vit. Juste a compter sur soit même, les autres ne sont plus là pour apporter leur lot de problème.

Alors qu'elle levait la tête, distraite par un hibou sur une branche, elle entendit une voix totalement inconnue, ce qui la fit sursauter.

"- Mmmh, qui ose venir me déranger en une heure si tardive ? "

Elle fixa la jeune femme plusieurs secondes dans l'obscurité, essayant de l'identifier, sans véritable succès. Elle fronça un peu les sourcils, reculant d'un pas cependant, serrant un peu le poing.

- Je ne savais pas que d'autres personne appréciait cet endroit la nuit. Des animaux traînent parfois ici, ça fait peur aux gens.

Elle continuait de fixer la fille, restant plantée la. Le hibou s'envola à cause du bruit de ses paroles.

- Je ne savais pas que d'autres personne appréciait cet endroit la nuit. Des animaux traînent parfois ici, ça fait peur aux gens.

Le bruit d’un hibou qui s’envole se fit entendre alors que Gaia ne décrochait toujours pas le regard de la couverture de son manuscrit. Alors comme ça, c’était une jeune femme qui l’avait sorti de sa bulle, et qui plus est, appréciait aussi la douceur nocturne. Cependant, elle avait l’air quelque peu tendu, rien qu’au son de sa voix, cela se ressentait. Il est vrai que se faire aborder par une personne tapis dans l’ombre n’était pas des plus rassurants mais bon, on était au pensionnat, il ne pouvait pas vraiment y avoir quelque chose de dangereux.

- Je ne suis pas du genre à avoir peur des animaux, tant qu’ont les laisse tranquille, ils font de même. J’aime surtout cet endroit pour son obscurité enveloppante et sa tranquillité. Les ombres sont ma demeure. Elle sourit. Et vous ? Qu’est-ce qui vous amène ? Heureuse d’apprendre que je ne suis pas seule à apprécier ce lieu.

Déniant enfin de se lever, elle marcha d’un pas léger derrière les arbres pour contourner son interlocutrice et se poser non loin sur le chemin, apparaissant sous un lampadaire. Son manuscrit sous le bras elle observa la jeune femme qui ne c’était pas encore retourner et elle put apercevoir que son poing était serré. Elle n’était vraiment pas à l’aise.

- Vous pouvez vous détendre vous savez. Bien que je puisse vous faire peur je ne suis pas là pour ça.

Poster sous la source de lumière, ses yeux rouges étincelants à cause de celle-ci, Gaia se posait toujours la même question lorsqu’elle rencontrait une nouvelle tête : qu’elle pouvoir possédait-elle ? Vu comment elle réagissait, elle devait surement en avoir un défensif. Lorsque l’on en possède un offensif, on ne met pas son corps en avant comme elle l’avait fait avec son poing. Au contraire, on est plus détendu car l’on sait qu’on pourrait prendre l’autre par surprise, du moins, c’est comme ça que la manipulatrice d’ombre le voyait. Elle avait beau avoir étudié les hommes pendant longtemps, ceux possédant des pouvoirs pouvaient être très imprévisibles.

- Vous vous appelez ?

Elle ne pensait pas rencontrer quelqu'un ici. D'habitude, elle ne rencontrait personne. D'un côté, Maya était surprise, de l'autre, de l'autre, elle était terrifiée. Elle ne supportait que difficilement les gens, elle le savait bien. Et elle avait peur de son pouvoir. Trop émotive. Elle pensait déjà à tellement de chose, alors que la fille qui lui avait parlé était seulement assise sur son banc.

- Je ne suis pas du genre à avoir peur des animaux, tant qu’ont les laisse tranquille, ils font de même. J’aime surtout cet endroit pour son obscurité enveloppante et sa tranquillité. Les ombres sont ma demeure. Et vous ? Qu’est-ce qui vous amène ? Heureuse d’apprendre que je ne suis pas seule à apprécier ce lieu.

"Les ombres sont ma demeure"... La jeune fille dévisage celle qui lui fait face, mal à l'aise, de plus en plus. Elle se dit qu'en cas de problème, son pouvoir risque encore de faire des siennes, et au final, de ne pas pouvoir plus la défendre que ça... L'autre se lève et passe dans son dos, elle se retourne vivement, reculant d'un pas.

- Vous pouvez vous détendre vous savez. Bien que je puisse vous faire peur je ne suis pas là pour ça.

Elle secoue négativement la tête, et enserre son torse de ses bras. Elle est à peine capable d'entrouvrir les lèvres pour exprimer quelques paroles.

- Je n'ai pas peur... Je me méfie de tout.

Bon sang, il n'était même plus possible de sortir se balader le soir, d'autres originaux décidaient de faire de la nuit leur antre... Elle lui demande finalement comment elle s'appelle.. Normal que personne ne la remarque au pensionnat. Elle hausse simplement les épaules, se mettant à sourire un peu à la réflexion faite à elle même, puis réponds.

-Maya... Classe B.. Et v.. toi ?, murmurre-t-elle simplement, toujours sur la défensive.