Matinée mélancolique pour des retrouvailles inespérées

J'étais assise sur le rebord du toit, une main posée sur la rambarde au dessus de ma tête. Je regardai l'horizon sans réellement le regarder. Mes yeux étaient gonflés à force d'avoir pleurer toute la nuit. J'avais quitté la chambre discrètement pour ne pas réveiller Akira qui m'avait veillé toute la nuit. Il s'était sûrement endormi, épuisée. Je baissai les yeux vers le sol, l'herbe était encore verte et les rayons du soleil réchauffaient encore l'atmosphère malgré l'automne qui avait débuté. La vent soufflait avec douceur mais suffisamment fort pour faire voleter mes cheveux. Je lâchai un soupire et refermai les yeux.
Pour combien de temps allait-il disparaître cette fois ? Allait-il au moins revenir un jour... ? Je n'en avais aucune idée... A cet instant je me demandai si tout ça était de ma faute ? Si j'avais fait quelque chose de mal pour qu'il me fui ainsi... Je sorti une clope et l'allumai distraitement en rouvrant les yeux. Mes yeux suivirent la trajectoire qu'exécutèrent une dizaine de corbeau. Je tirai une bouffée de tabac avant de la recracher lentement. Un nuage de fumée grise s'éleva doucement dans les airs. Les larmes me montèrent aux yeux et ma vision fut rapidement brouillée. Je me murmurai à moi même :

-Pourquoi...?

Je me posai cette question et ce à voix haute... Qu'est ce que j’espérais au juste ? Que la réponse me tombe du ciel ? Stupide... Je suis complétement stupide...

Invité

Encore... Encore une fois, il a fallait que je soit attiré à nouveau. J'avais perdu la lutte incessante contre moi même. Mon corps avait rendu les armes et je me retrouvait à nouveau dans ce monde qui m'a fait prisonnier plus d'une décennie. Pourquoi? Pourquoi moi? Je n'ai toujours voulut qu'une vie tranquille et simple. Le destin en avait toujours décidé autrement, que ce soit pour ma vie ou pour mes choix, je n'avait le droit de rien, Void choisissait à ma place.

Mais cette fois ci, je ne me laisserait pas faire, cette fois j'avais une raison évidente de me battre. Je l'avait elle, elle m'attendait surement à nouveau, en larmes, déprimant à la pensée de ma personne. Il fallait absolument que je rentre, à la maison on m'attendait. Cette idée ne me quitta plus.

Comment rentrer, là était la question. La dernière fois j'avais trouvé un passage indépendant de ma personne. Cette fois ci j'allais le créer. Alors que je me concentrait, je sentait une douleur incommensurable monter en moi mais je ne pouvais pas abandonner peu importe le prix, je reviendrais dans ses bras. Cela commençais à fonctionner, mon corps se mettait à devenir trouble. Je sais que le sang qui se mettait à couler par ma bouche et mon nez aurait dû me dissuader mais je ne pouvais pas fléchir. Soudain le monde autour de moi commençais à devenir irréel, comme une image remplacée parce une autre.

Elle... Elle était là, juste devant moi, je n'en croyais pas mes yeux, j'avais trouvé la force de retourner auprès d'elle. Je voulut crier son nom, mais rien ne sortit de ma gorge. Je sentit mes forces me quitter et m'écroulai sur le sol du toit, à quelques mètres derrière elle.

Mes paroles avaient été emporté par le vent, je fermai les yeux et une larmes tiède coula le long de ma joue. La brise douce et légère la sécha et lorsque le bruissement des feuilles cessa j'entendis un bruit sourd.

Le son me fit sursauter et je fis volt-face. Je restai tétanisé face à cette vision... Un homme, à quelques mètres, les cheveux blanc.... Je me levai avec lenteur et m'approchai... Mes mouvements étaient presque mécaniques... Je le retournai sur le dos, je tombai sur les fesses en lâchant un petit cri étouffé.

C'était lui... Je passai sur mes genoux et posai une main sur sa joue pour m'assurer qu'il était réel. Je glissai mes doigts dans ses cheveux devenu blanc apparemment pour en sentir le contact soyeux. Je ne savais pas vraiment comment réagir ni quoi faire.

Je me penchai et déposai mes lèvres contre les siennes avant de le regarder. Je pris sa tête entre mes mains pour la déposer sur mes cuisses. Caressant son front je le regardai avec tendresse. Puis je murmurai son prénom doucement dans l'espoir qu'il m'entende et revienne à lui.

-Matt... Matt... Reviens...

Je fermai les yeux le voyant toujours inconscient, il fallait que j'aille chercher de l'aide mais je refusai de le quitter... Je venais de le retrouver, je ne devais pas le laisser, s'il se réveillait et que j'étais absente comment ferai-t-il ? Les larmes coulèrent, je me sentais inutile, terriblement inutile.

Invité

Je m'en doutais que ça me prendrais une certaine quantité d'énergie pour revenir, mais de là à tomber dans les pommes, c'était allé loin. Je ne saurait dire combien de temps j'étaie resté inconscient mais ce qui était sûr c'est que j'avais réussis à venir et c'était tout ce qui m'importait.

Quand je rouvrit les yeux, elle était là, le visage juste au dessus du mien. Je posais doucement la main sur joue pour sécher les larmes qui y avait coulé puis je la regardais dans les yeux en silence. Au bout d'un certain moment, je réussis à prendre la parole.

Bonjour toi...

C'est tout ce que j'avais réussi à dire. J'aurais pu fondre en larme ou même la serrer contre moi, mais je n'y arrivait pas, je n'avais plus une seule once de force en moi. Je me contentait donc de rester dans ses bras, et de la regarder de façon rassurante, bien que mon corps commençait à s'engourdir peu à peu et le froid à le gagner entièrement.

J'ouvris brusquement les yeux en sentant le contact froid de sa main sur ma joue. Il avait reprit conscience et me regardait tendrement. Il trouva la force de me saluer mais il semblait à bout de force. Le vent souffla ce qu'il me rappela qu'il devait sûrement être transit de froid. Je me redressai en passant mes bras autour de sa taille délicatement. Je n'avais pas assez de force pour le porter seule mais je pouvais le tirer jusqu'à l'intérieur. Je faisais bien attention à ne pas lui faire mal.

Je poussai la porte du pied et m'engouffrai dans les escaliers. Je le calai sur les marches à l'abri du vent le temps pour moi de reprendre mon souffle. Je m'assis près de lui et me collai contre lui. Passant mes bras autour de son cou je posai ma tête sur son épaule pour le regarder. J'effleurai la peau de son cou du bout des doigts avant de les faire glisser sur sa joue pour les enfouir dans ses cheveux. Je redressai alors ma tête pour l'embrasser avec douceur. Ce contact... il m'avait tant manqué... Je pouvais à nouveau y goûter avec plaisir et tendresse.

Invité

Elle m'avait tiré au chaud, comme si elle avait compris que j'avais froid. Vraiment forte, je n'avait même plus besoin de parler pour qu'elle sache ce qu'il me fallait. Quand elle déposa ses douces lèvres contre les miennes, de grands frissons se mirent à me parcourir le corps. Comme si c'était mon tout premier baiser, comme si l'on s'embrassait pour la première fois. Je sentit d'un seul coup la chaleur remplir mon corps, peut-être le fait d'être à l'intérieur ou plutôt le contact de mon petit ange.

Je mit doucement fin au baiser en me redressant lentement tout en la prenant contre moi. Je ne voulais pas la voir disparaitre, je ne voulais plus être éloigné d'elle, c'était insupportable pour moi de me dire que j'aurais pu ne jamais la revoir. Je posais mes yeux sur son doux visage, la dévorant du regard. De toute ma vie aucune autre femme ne m'avait inspiré ce que m'inspire Esme. Une beauté naturelle, et puis cette chevelure ardente qui n'avait de cesse d'attiser ma passion.

Je parcourait ses lèvres pourpres du bout de mes doigts. Pour rien au monde je n'aurait voulut que cela s'arrête, j'aurais souhaité que le temps stase sur nous deux pour que l'on puisse vivre notre amour éternellement. Elle était ma petite fleur parfaite. Je ne pu m'empêcher de lui faire une remarque.

Le fait que je disparaisse a un seul point positif, à chaque fois que je te retrouve tu es de plus en plus belle. Tu deviens vraiment une femme magnifique.

Je lâchais ces quelques mots en souriant tendrement.

Sa déclaration aurait sûrement du me rendre fière de son compliment... mais... Elle ne me fit même pas sourire, au contraire elle me fit éclater en sanglot. C'était sans nul doute une plaisanterie mais toute ma douleur passé refit surface et me submergea... La peur de le perdre à jamais... M'avait tellement rongé que je n'arrivai pas à faire taire mon inquiétude quand à une nouvelle disparition... Je m'écartai de lui avant de lui tourner le dos. Croisant les bras je laissai échapper à mi-voix :

-Commet peux tu rire de cela ? J'étais morte d’inquiétude.... Je pensai ne jamais te revoir... Et d'ailleurs pourquoi es tu parti ?

Je me retournais en haussant le ton.

-Pourquoi m'as tu abandonné ? Je pensai que tu m'aimais.... Que tu voulais rester avec moi... Tu aurai au moins pu me prévenir...

Ma réaction était peu être injuste car il n'avait peu être pas eu le choix... Je ne savais rien et pourtant je jugeai... Je me sentais stupide et trahie en même temps... Enfin de compte je ne savais même pas ce que je ressentais, bien sûr j'étais heureuse de le revoir, soulagée qu'il n'ait rien et toujours aussi folle de lui mais... J'avais quand même mal... Une douleur insoignable... Je me sentais mal et bien en même temps, à vrai dire ma tête me tournait... Je me laissai tomber sur les marches pour y pleurer.

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Je ne pu que comprendre son inquiétude, c'est vrai, je n'arrêtais pas de disparaitre sans prévenir puisque évidemment je ne contrôlait pas cela. Sans parler du fait que mon corps se dégradait peu à peu, je commençais à penser qu'elle serait surement mieux sans moi, qu'elle souffrirait moins. C'est vrai, ces derniers temps je ne lui avait causé que du soucis et je ne supportait pas de voir ses larmes couler à cause de moi.

Je remarquais qu'elle commençait à sangloter, qu'elle essayait de le cacher en me tournant le dos. Je passais alors doucement mes bras autour de son ventre pour la ramener contre moi, je la collais à moi et nichais mon visage contre son cou. Je restais ainsi un moment, respirant son doux parfum, profitant de la chaleur de son corps. Puis je relevais doucement la tête.

Tu sais... Je n'ai jamais choisis de te quitter... Que ce soit la première fois ou celle ci, c'est indépendant de ma volonté. Je souhaiterais pouvoir être à tes cotés à chaque instant, ne jamais te quitter une seule seconde, être là pour te rendre heureuse. Jamais je ne ferait un choix dans le but de te faire du mal. Mais je commence à penser que je ferait mieux de te laisser tranquille... En ce moment je te fait juste du mal.

Sur ces mots je détournais le regard, je pensais que c'était mieux pour elle si je m'en allait définitivement, au moins elle ne souffrirait plus à la longue de mes absences répétées.

Je le regardais croyant qu'il se moquait de moi, il voulait partir ? Il voulait m'abandonner à nouveau ? Je ne le laisserai certainement pas faire... Alors que les larmes se remirent à couler le long de mes joues j'attrapais son menton entre mes doigts. Je lui accordai un sourire triste :

-Jamais... Tu entends ? Jamais je ne te laisserai partir !

Je passai mes bras autour de son cou et le serrai contre moi en plaquant mes lèvres contre les siennes. Je glissai mes doigts dans ses cheveux blonds, ils étaient si doux et agréable à toucher. Je passai mes doigts le long de sa nuque avec une grande douceur. Je sentais son coeur battre contre le mien, cette sensation était très apaisante et rassurante. J'étais heureuse de le retrouver et pour rien au monde je ne l'aurai laissé partir à nouveau je ne sais où. Il était mien et il le resterait. Je l'avais tiré contre moi et j'étais presque allongée sur les marches froides mais je ne ressentais pas le froid à cet instant, uniquement la chaleur et la passion de ces retrouvailles.

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Je goûtait enfin à nouveau à la douceur de ses lèvres, à la chaleur de son corps. A chaque absence, à chacun de mes départ, chaque seconde passée loin d'elle me paraissait l'éternité, une éternité de douleur inapaisable. Une douce chaleur envahissait alors mon corps pendant que je jouait doucement avec sa langue. Au bout d'un moment je relâchais doucement ses lèvres pour pouvoir l'admirer. Elle avait toujours cette petite étincelle dans le regard qui m'avait toujours charmé. Le froid avait donné à sa peau une couleur pâle qui lui allait très bien. Quand à sa chevelure pourpre... Hm... Je ne pense pas avoir à en dire plus pour comprendre que je la trouvait plus que magnifique. Mon regard plongé dans le sien, mon corps collé au sien, je passais délicatement le bout de mes doigts sur sa joue avant de la rassurer.

C'est d'accord. Je ne te quitterait plus, quoi qu'il arrive, je resterait à tes cotés, rien ne nous séparera. Je suis tiens jusqu'à la mort et bien après encore.

Je ne pu m'empêcher de rire légèrement, je lui décochai un légers coup de poing à l'épaule, ce geste n'avait rien de brutal, il était même plutôt doux. Puis je lâchais :

-Oui et tu as intérêt à ne plus m'abandonner ! Sinon je te jure que je viens te chercher la prochaine fois et les retrouvailles ne seront pas joyeuses !

Je passai à mon tour les doigts sur sa joue en souriant. Puis je déposais un nouveau baiser sur ses lèvres avant d'ajouter.

-On devrait y aller maintenant, tu vas vraiment mourir de froid si on reste dans cet escalier. Et je n'ai aucune envie de jouer au infirmière.

Je me dégageais avec agilité et lui tendis la main pour qu'il se lève à son tour. J'aurais apprécié qu'ils soient plus vêtu tout de même. Je suppose que lui aussi l'aurais préféré. Je n'avais qu'une envie, regagner notre chambre pour pouvoir me blottir au chaud contre lui et ne plus le lâcher. J'étais tellement bien avec lui que toute ma peur, ma colère et mon inquiétude s'était dissipé avec rapidité pour laisser place à de la joie et de la paix. Je remerciai le ciel qu'il m'est été rendu.

Invité

Elle désirait apparemment rentrer. C'est vrai qu'il ne faisait pas très chaud et j'avais besoin de prendre une douche. Alors qu'elle me tendit la main, je la pris doucement dans la mienne et y déposa un baiser avant de me relever. Au début je trouvais difficilement l'équilibre puis je me stabilisait très vite.
Je pris alors Esme par la main et décidait de l'emmenait dans ma chambre. Nous commencions alors à descendre les marche qui nous éloignaient du toit quand des souvenirs se sont mis à me revenir... Des souvenirs de terres désolées... De monstres sorties des plus horribles cauchemars de l'humanité. Maintenant que j'en était définitivement libéré, il fallait peut-être que j'en fasse part à ma bien-aimée.
Non, cela ne valait pas la peine de l'inquiéter, elle venait à peine de me retrouver, quel petit ami aurait-je été de lui donner du soucis?
A mesure que nous descendions les marches, je retrouvait peu à peu mes forces. Je pris alors Esme dans mes bras et la porta jusqu'à ma chambre. Arrivé devant la porte de ce qui était mon chez moi, j'admirai Esme un moment avant de l'embrasser passionnément. Puis je poussait la porte avant d'y entrer avec mon petit ange dans les bras.

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